Balade à travers les Traboules de Lyon

Le mot Traboule vient du latin transambulare (trabulare pour sa version populaire), signifiant « traverser » (circuler à travers), ce passage permet de circuler à pied d’une rue à l’autre en passant à travers les cours et escaliers des immeubles. Les Traboules de Lyon font leur apparition pour les premières au IVe siècle et se trouvaient perpendiculaires à la Saône. Avant le IVème siècle, les Lyonnais habitent sur la colline (St Just/Fourvière). Pour développer le commerce et profiter du fleuve et de son réseau de transport, les habitants descendent de la colline et s’installent en bord de Saône. Les échanges se font grâce aux bateaux qui amènent et envoient les marchandises. Afin de faciliter la manutention, les Lyonnais entreprennent la construction de caves sous les maisons alors sur pilotis, permettant ainsi d’accéder aux berges pour décharger les bateaux, entreposer les marchandises, puis, par un escalier sur un plan incliné, d’amener celles-ci dans la rue située derrière la maison.

Parmi les traboules de Lyon, la traboule rue St Jean !
Parmi les traboules de Lyon, la traboule rue St Jean !

Traboules de Lyon de la Renaissance à aujourd’hui !

Il y a environ plus de 400 traboules à Lyon, dont 215 dans le Vieux Lyon. Bien que nombreuses, elles restent peu visibles ou fermées au public. Les traboules du Vieux Lyon datent de la Renaissance. Elles ont été construites suivant le modèle du patio romain, avec ses galeries de tendance italienne, ses puits dans la cour, ses escaliers à vis et de nombreuses sculptures en façade. Il y a souvent un seul escalier par cour qui dessert les immeubles, avec un système spécifique de galeries à arcades pour passer dans les étages et accéder aux logements. Elles répondaient également à un autre besoin, permettant de gagner de la place, en construisant deux immeubles à une distance moins importante que s’il fallait les séparer par une rue. Les portes d’entrées des immeubles s’ouvrent sur des « allées » cette appellation reste très lyonnaise.

Autres usages des traboules.

À la Renaissance, les foires à Lyon (place du change) et les maisons marchandes font leurs apparitions. C’est incontestablement sous cette impulsion que le quartier du Vieux Lyon s’est transformé pour devenir ce qu’il est aujourd’hui. C’est ainsi que la traboule permettait aux soyeux lyonnais en autre de déplacer des marchandises (les rouleaux de soie), sans les abîmer par la pluie ou la neige. Pendant la guerre, les traboules ont aussi permis à pas mal de résistants d’échapper à la Gestapo.

Les traboules de Lyon et leurs fameuses cours intérieures

En parcourant les rues Saint-Jean, rue du Boeuf et de la rue Juiverie, on peut découvrir les allées les plus anciennes, avec de très belles cours à galeries ainsi que des escaliers remarquables. Il suffit alors de se laisser guider par les bruits de la rue, les odeurs, les sons pour être immédiatement immergé dans une période de l’histoire populaire qui nous ramène au temps d’une cité qui prenait des airs sur le plan commercial des Bazars turc ou Persan.

De nombreuses traboules ont été fermées ou privatisées par les riverains, mais les cours intérieures sont toujours accessibles et méritent le détour. Un certain nombre sont ouvertes que le matin. Utiliser le bouton d’ouverture qui sert à assurer les livraisons et la distribution du courrier.

Traboule rue St Jean
Traboule rue St Jean

Quelques traboules célèbres ou non, mais incontournables !

  • Du 27 quai Saint Antoine au 58 rue Mercière, Lyon 2. Cette traboule ne se situe pas dans le cœur du vieux Lyon, mais de l’autre côté de la Saône. Voisine du passage des Imprimeurs, cette traboule recèle de très belles croisées d’ogives période de la Renaissance en parfait état. La cour intérieure renferme un joli puits, qui nous rappelle que l’eau courante au XVème siècle n’existait pas dans les logements.  Posséder un puits dans un immeuble était déjà un signe de richesse pour ses propriétaires !  À noter également, de belles galeries en pierres à chaque étage de l’immeuble ainsi qu’un très bel escalier en pierres.
  • Du 56, rue Mercière au 26 quai Saint Antoine (traboule des imprimeurs), Lyon 2. Toujours de l’autre côté de la Saône, cette traboule relie la rue Mercière au quai Saint-Antoine.  Elle abrite les terrasses de deux restaurants qui offrent un cadre original pour se restaurer dans un cadre abrité et frais. Comme son nom l’indique, ce passage avait pour vocation de faciliter le commerce des imprimeurs qui étaient localisé majoritairement dans cette rue Mercière au milieu du XVe siècle. Aujourd’hui encore elle est couramment empruntée aujourd’hui comme raccourci.

Traboules de Lyon et Prouesse Architecturale !

  • Au 10, rue Lainerie, Lyon 5. Une pépite pour qui aime les escaliers à vis. C’est une prouesse architecturale et sans doute la plus abouti dans le quartier. Cet escalier à vis présente en son centre une colonne qui crée un diaphragme et laisse passé un tout petit jour qui ébloui par son ingéniosité. A voir et revoir.
  • Du 17, quai Romain Rolland à la rue des 3 Maries Lyon 5. Du quai vous passer par cette traboule sympathique, orné d’un très beau puits et escalier qui vous amène dans une petite rue de St Jean.  Un peu moins fréquenté que la rue St Jean et la rue du Bœuf mais une rue pleine d’authenticité, avec encore ses pavés d’époque.  La rue débouche sur la petite place des trois Maries.
  • Du 10, quai romain Rolland au 2 place du Gouvernement, Lyon 5. Il est possible d’atteindre la place du Gouvernement depuis les quais de Saône, si l’on connaît cette traboule. Coincée entre les terrasses de restaurants et bars à touristes, son entrée n’est pas très visible. La traboule vaut néanmoins le détour, notamment pour son magnifique puits d’ornement.
Traboule rue des 3 Maries et Quai R.Rolland
Traboule rue des 3 Maries et Quai R.Rolland

Autres Traboules de Lyon :

  • Au 37, rue Saint Jean La maison du Chamarier. C’est le chanoine François d’Estaing, Chamarier de 1496 à 1529 que l’on doit cet édifice et les trois corps de logis. Le lieu a été restauré de façon magistral et l’ensemble à retrouvé son éclat d’entant. Les puits et la fontaine de la cour sont magnifiques, il paraît que Madame de Sévigné y logea à deux reprises.
  • Au 18, rue Saint Jean, Lyon 5. On ne traboule plus dans cette allée car un commerce occupe le fond. Néanmoins la cour est un véritable petit bijou. Véritable puits de lumière, elle est située entre deux immeubles. Les galeries tout autour vous donnent une vision à 360° d’une architecture incroyable. Les balcons des galeries sont fleuris, c’est divin.

La fameuse traboule de la Tour Rose !

  • Au 16, de la rue du Bœuf (traboule de la Tour Rose ou Maison du Crible), Lyon 5. L’immeuble de la Tour Rose est l’emblème du Vieux Lyon, et demeure certainement l’endroit le plus visité du quartier. Mais les Lyonnais eux même ne connaissent pas toujours son histoire. Le résident le plus illustre du lieu n’est autre que le roi Henri IV, qui y séjourna quelques jours en 1600, lors de son alliance avec Marie de Médicis, qui fût célébré en la primatiale Saint-Jean. Hélas, il n’est plus possible d’emprunter les escaliers pour trabouler, puisque l’issue située tout en haut des escaliers a été privatisée par les habitants. L’immeuble de la Tour Rose est aussi appelé « Maison du crible » (le crible étant le percepteur de l’époque). Il existe encore une salle d’arme qui servait sans doute à protéger les coffres du Crible. C’est également ici que l’on trouve le gite « Côté Jardin » de Lyon-Renaissance.
  • Du 27 rue du Bœuf au 54 rue Saint Jean Lyon 5. Une des plus sinon la plus longue traboule du quartier. Elle vous permet de traverser quatre cours situées entre quatre immeubles différents. Elle n’a pas été encore rénovée et de ce fait est moins fréquentée que d’autres. On atterrit au 54 rue Saint-Jean, un peu comme par magie. A faire absolument.
  • Du 34 rue Saint Jean au 7 rue du Bœuf, Lyon 5. Un passage insolite qui rejoint ces deux rues. Là aussi quelques belles galeries au passage.

    Prêt pour la visite des traboules de Lyon ?

    Le terme « traboule » est typiquement lyonnais, il n’est utilisé nul part ailleurs ! Alors j’espère que cet article vous aura donné envie de pousser toutes ces énormes portes d’entrées et que sans aucune hésitation, vous aussi, traverserez les passages comme si vous traversiez le temps…

    J’allais oublié une information importante, en été c’est une très bonne façon de se cultiver tout en y trouvant un havre de fraîcheur sans pareil.

Visite guidée des traboules – Renseignements à l’office du tourisme tel: 04 72 77 69 69

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